Nous avons commencé nos préparatifs pour le carême en nous équipant d’une boussole. Nous l’avons appelé la boussole du Christ. Le carême est également un bon moment pour consulter notre valise ou sac de voyage. Jésus a dit à ses disciples de ne porter que ce qui était nécessaire. C’est un bon moment pour vérifier ce que nous devons retirer du sac et ce que nous devrions y mettre pour notre voyage de foi.
Nous avons quelques indications tirées des enseignements du Seigneur. Dans Luc 6v37, Jésus recommande de retirer l’esprit de jugement de notre sac de voyage et de supprimer les paroles et l’attitude accusatrices. À leur place, il recommande de mettre « pardon » et « générosité ». Il nous invite à aimer l’ennemi, à supprimer les malédictions et à porter des bénédictions.
Lorsque j’étais en Afrique du Sud, à l’époque de l’apartheid, j’ai été témoin du véritable défi que doivent relever les chrétiens pour exercer un tel amour. Il fallait puiser dans le puits profond de l’amour du Christ pour pardonner et travailler à la réconciliation avec l’oppresseur. Il fallait de la force spirituelle pour refuser la vengeance. J’ai vu le même effort lorsque j’ai voyagé avec le Black Caucus aux États-Unis et regardé le dialogue des églises de Corée du sud et du nord.
Comment avons-nous rendu justice après l’Holocauste, après le mur de Berlin, après l’apartheid ? Comment allons-nous faire justice après un État islamique, après Al-Qaïda, Boko Haram, les trafiquants de drogue qui ont tué nos fils et nos filles, lorsque l’empire politique et économique qui nous écrase prend fin ?
Comment ferez-vous justice aux conflits familiaux, aux conflits religieux, à l’intolérance religieuse et à la violence dans la société ?
Cela dépendra beaucoup de ce que vous avez dans votre sac de voyage. Beaucoup de gens portent punition, représailles, ressentiment, esprit qui ne pardonne pas, rivalité, blâmer les autres, division et vengeance (parfois au nom de Dieu). Nous voulons que « eux » paient pour ce qu’ils nous ont fait. Mais ceux qui nous déshumanisent se déshumanisent. Et quand on déshumanise un autre, on se déshumanise soi-même. La vraie justice qui mène à la paix exige que nous restaurions l’autre à l’image de Dieu.
Dans le sac de voyage du Christ, nous trouvons la non-violence, le pardon, une autre joue : « Père, pardonne-leur… » Plusieurs fois, « eux » sont très proches de nous, même l’un de nous.
Dans Marc 9:38, le disciple Jean dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des démons en votre nom et nous avons essayé de l’arrêter, car il ne nous suivait pas. » Jésus a dit à Jean de ne pas porter cela dans son sac de voyage. Mon Père ne divise pas. Mon Père rassemble. Il n’y a ni « nous » ni « eux » dans la valise du Christ.
À la fin de son voyage, quand il atteindra Jérusalem, Jésus - le véritable humain - nous restaurera à l’image et à la ressemblance de notre Père. Et nous pouvons commencer à devenir de vrais humains.
ACTION
Êtes-vous prêt à devenir un artisan de paix ? Qui a besoin d’être restauré à l’image de Dieu ? Vers quelle limite la boussole du Christ vous amène-t-elle à traverser ?
PRIÈRE
Prince de la paix, aides-moi à ne pas être un ennemi. Aides-nous à aimer la miséricorde, à marcher humblement et à agir avec justice. Amen
We started our preparations for the Lent journey by equipping ourselves with a compass. We called it the Christ Compass. Lent is also a good time to check our suitcase, or journey bag. Jesus told his disciples to carry only what is necessary. This is a good time to check what we need to remove from the bag and what we should put in it for our faith journey.
We have some indications from the Lord’s teachings. In Luke 6v37 Jesus advises that we remove judgmental spirit from our travel bag, and remove condemning words and attitude. In their place he advises we place ‘forgiveness’ and ‘generosity’. He invites us to love the enemy, to remove cursing and to carry blessings.
When I was in South Africa during the apartheid days I witnessed the real challenge of Christians to exercise such love. It required drawing from the deep well of Christ’s love to forgive and work for reconciliation with the oppressor. It required spiritual strength to refuse retribution. I saw the same effort when I journeyed with the Black Caucus in the USA, and watched the South and North Korean churches dialogue.
How did we bring justice after the Holocaust, after the Berlin wall, after apartheid ? How will we bring justice after Islamic State, after Al Qaeda, Boko Haram, the drug lords who killed our sons and daughters, when the political and economic empire that crushes us come to an end ?
How will you bring justice to family feuds, to church conflicts, to religious intolerance, violence in the society ?
Much will depend on what you have in your travel bag. Many people carry retribution, retaliation, resentment, an unforgiving spirit, rivalry, blaming others, division and vengeance (sometimes in the name of God). We want ‘them’ to pay for what they have done to us. But those who dehumanize us, dehumanize themselves. And when we dehumanize another, we only dehumanize ourselves. True justice that leads to peace requires us to restore the other to God’s image.
In the Christ travel bag we find non-violence, forgiveness, turning the other cheek, “Father, forgive them…” Many times “them’ are very close to us, even one of us.
In Mark 9:38 the disciple John tells Jesus “Teacher, we saw someone casting out demons in your name, and we tried to stop him, because he was not following us.” Jesus told John not to carry that in his travel bag. My Papa does not disperse. My Papa gathers. There is no ‘us’ and ‘them’ in the Christ suitcase.
At the end of his journey, when he reaches Jerusalem, Jesus – the true human – will restore us to our Father’s image and likeness. And we can begin to become true human.
ACTION
Are you ready to become a Peacemaker ? Who needs to be restored to God’s image ? To which boundary is the Christ Compass leading you to cross ?
PRAYER
O Prince of Peace, help me not to be an enemy. Help us to love mercy, walk humbly and act justly. Amen